Une journée de rangement et d'arrangement

C'était le matin, le coq avait encore annoncer le réveil plus que matinal des citoyens, et des commerçants surtout. Certains pouvaient attendre le chant suivant, mais pour une herboriste, le travail commençait dès le premier chant de ce satané vieux coq. Le crieur public passerait trois heures après, pas le temps de traîner! Se laver vite, pas le temps de ranger sa maison, s'habiller en prenant une robe de tissu brune et beige, pas très travaillée surtout très paysanne mais la simplicité qu'elle dégageait avait quelque chose de joli d'un coté. La ville était encore endormie et le soleil se levait a peine sur la clarté de la ville lorsque Nayora attela son cheval, son baluchon de pain et de fromages tout prêt, et grimpa dans la charrette pour se diriger au pas vers sa boutique. Une fois arrivée, le coq chanterait bientôt et la femme déchargea son brave cheval pour le laisser a l'écurie pas loin de son magasin, le panier sous le bras elle se dirigea d'un pas presque gai dans les rues calmes du petit matin, traversa la grande rue pour arriver a sa boutique pour y entrer, allumer les bougies et manger avec appétit son bout de pain et fromage de chèvre donné par sa voisine, un régale comme toujours! Le crieur public annonça au peuple qu'il était temps de se réveiller, et a la ville de prendre vie. Les clients affluèrent alors, dès les portes ouvertes. Elle eut le temps de préparer ses plantes, en prendre soins et préparer quelques élixirs que tous achetait régulièrement; le commerce était le commerce. Nayo rangeait ses fioles en réfléchissant tout haut et en s'activant par des gestes rapides mais précis.

- Alors l'élixir pour les brûlures du forgeron, quatre fioles......C'est fait. Le beaume pour le petit Daniel, où je l'ai mis.....Iiici.

La porte s'ouvrit a nouveau et les clients passèrent les uns après les autres, de l’élixir contre les insomnies, du beaume contre les gerçures, une potion de vérité pour le mari jaloux, une fiole d'élixir contre les fièvres liées a la grossesse difficile,.....Tout les jours se ressemblaient mais étaient tous différents pourtant, et elle aimait ces jours. Tout devint calme après le passage du crieur de midi, et la marchande profita pour manger son repas au calme.

L'aventure, la route, les chevauchées, tel était la vie de ce jeune elfe sylvain. Il vivait a Araysa comme bon nombre de sa race et s'y trouvait bien lorsqu'il pouvait rentrer dans son humble demeure. Barde de son état, Uruloki traversait les terres et les campagnes, croisant tout genre de pèlerins et voyageurs allant et venant de partout et d'ailleurs. Cette vie lui convenait tant et plus qu'il était libre de faire ce qu'il voulait, sans attache et voyant ses amis et compagnons a ses nombreuses haltes. Le jeune elfe revenait a son chez lui après de nombreux jours de cheval afin de participer a la foire de l'Eternum. Les festivités n'étaient certes pas commencées, mais il attendait cet évènement avec tant d'impatience qu'il ne pouvait s'empêcher de trépigner et de revenir plus tôt a la citée afin de voir ce qui se préparait du début a la fin. Même si aucune date n'avait été donnée, sans quoi il l'aurait bien sût aux villages dans lesquels il s'était arrêté. Après tout c'était une fête grandiose, ou l'ont croisait bien du monde mais aussi les nobles et notables, rois et reines, mais aussi princes et princesses. Les feuilles étaient presque toutes de couleurs bronzes, ce qui annonçait le début très prochain de la fête. Son coeur se mit a rêver, et s'éveilla une fois arrivé face a la grande porte de la capitale ou il arrêta sa monture face aux gardes.

"Halte, présentez vous s'il vous plait"
Otant sa capuche et posant la main sur son torse en un salut humble, Uruloki se présenta en souriant.
"Uruloki Voronwë, barde de son état et habitant d'Araysa"

Le garde observa ses parchemins et laissa passer le barde d'un signe de main, qui lui fut rendu par un salut sincère. Uruloki s'engouffra alors dans les rues peuplée de la ville, qu'il trouvait toujours aussi belle. Il posa pied a terre et attacha sa monture avant d'entrer dans une boutique dont il avait entendu parler dans toute la ville, mais ou il n'avait jamais pensé entrer. C'était une occasion d'y faire une visite rapide, après tout mieux valait connaitre les boutiques et ce qu'ils y vendaient pour ne pas être pris au dépourvut. Le barde entra et trouva la marchande en plein repas, il la salua humblement et dit d'un ton aimable.

"Bonjour, ne vous déranger pas pour moi je viens juste faire un tour"

Un sourire et le barde commença sa visite en laissant la marchande, visiblement humaine, se repaitre en toute tranquillité.